Antoine Fradin

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Référentiels

• Biblissima : Q21857

Bibliographie

• La Bédollière, Emile de – , p. XXVII [citation]

  Parmi les prédicateurs qui, à l’exemple de Maillard, tonnèrent contre le luxe, on distingua un cordelier de Villefranche, frère Antoine Fradin, qui vint prêcher à Paris en 1483 ; il s’attacha principalement à convertir les courtisanes, auxquelles des arrêts du 28 juin 1420 et de septembre 1446 défendaient, sous peine de confiscation, d’amende et de prison, de porter des ceintures dorées, des robes à queues et à colets renversés, des fourrures de petit gris ou de vair. Tant que frère Antoine Fradin se borna à moraliser, le gouvernement le laissa faire ; mais, annimé par ses succès, il eut l’imprudence de dire que lr roi était mal servi, que la justice n’était pas rendue impartialement ; que la conduite des princes et celles des seigneurs mettaient en danger le royaume. Olivier le Dain fut chargé de l’expulser de Paris ; mais une partie de la population prit la défense du prédicateur ; des rassemblements se formèrent autour du couvent des cordeliers ; on y vint même avec des bâtons, des couteaux et des pierres. Pour empêcher une émeute, il fallut publier à son de trompe une défense formelle de s’assembler devant l’église des Cordeliers. Le premier président du Parlement de Paris signifia à frère Antoine Fradin un arrêt qui le bannissait du royaume ; mais, dit Jean de Troyes, «  il y avoit grande quantité de populaire criants et soupirants moult fort de département et en étoient tous fort mal contents ; et du courroux qu’ils en avoient disoient de merveilleuses choses, et y en eust plusieurs, tant hommes que femmes, qui le suivirent hors de la ville de Paris, jusque bien loin, et puis après s’en retournèrent. »

• Montfaucon, Bernard de – Les Monumens de la Monarchie françoise, qui comprennent l’Histoire de France, avec les figures de chaque règne que l’injure des temps a épargnées, t. 3. – Paris : Julien-Michyel Gandouin et Pierre-François Giffart, 1731, p. 332 [citation]

  1478 En cette même année un Cordelier se mit à prêcher à Paris contre les vices & les desordres qui regnoient en ce temps-là. Il eut une grande vogue, & par l’efficace de ses Sermons, un grand nombre de gens, & sur tout de femmes de mauvaise vie, se convertirent. Ne se contentant point de prêcher contre les vices du commun des gens ; il n’épargnoit point la Cour, les Princes, le Gouvernement, les Ministres. Le Roi envoia Olivier le Dain pour y mettre ordre. La populace craignant qu’on ne fît quelque injure à ce Prédicateur, s’assembla [p. 333] aux Cordeliers. Enfin ce Cordelier dont le nom étoit Antoine Fradin fut baani du Roiaume.