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La Croix du Maine


MAURICE SCEVE



[La Croix du Maine, page 320]
B. L. MAURICE SCEVE Lyonnois, issu de l'ancienne famille des Sceues à
Lyon, homme for docte & for bon Poëte François, grand rechercheur
de l'antiquité, doüé d' un esprit esmerveillable , de grand jugement , &
singuliere invention . Ce que je peux juger pour avoir leu ses escrits,
qui tesmoignent assez les choses susdites.

Il a traduit d'Espagnol en François, la deplorable fin de Flammette,
qui est une belle & gentille invention de Jean de Flores Espagnol, im-
primee à Lyon chez François Juste l'an 1535. in 8. & contient 9. fueilles,
le tout imprimé en caracteres bastards &c.

Delie, object de plus haulte vertu &c. qui est une poësie amoureu-
se, contenant 449. Emblemes, imprimez à Lyon in 8. & depuis à Paris
[page 321]
chez Nicolas du Chemin in 16. l'an 1564.

Il semble, à qui voudra prendre garde de pres au tiltre de son livre ,
qui est Delie &c. qu'il vueille entendre l'Idee de plus haute vertu. Car
Delie & l'Idee (par anagramme ou nom retourné) est une mesme chose,
sans vouloir entrer en l'etymologie Grecque ou Latine de cette diction .
Ce que j 'ay dit en passant, pource que plusieurs s'arresteront sur l'expli-
cation du tiltre de ce livre .

Il a davantage escrit en vers François, une Eglogue de la vie solitaire,
laquelle il intitule la Saulsaye, imprimee à Lyon l'an 1547. de laquelle je
presume qu'il en soit autheur, encores qu'il n'y aye mis son nom, mais
sa devise seulement, qui est telle Souffrir non souffrir.

Il est autheur de la description de l'entree du Roy Henry 2. faite à
Lyon sur le Rosne l'an 1548. imprimee audit lieu l'an 1549. chez Guil-
laume Rouile
, avec les figures & protraicts des choses les plus excel-
lentes representees en icelle &c.

Il a composé en vers François, un livre intitulé le Microcosme ou
petit monde, comme tesmoigne celuy qui a fait les additions au prom-
ptuaire des medailles.

Il florissoit à Lyon l'an 1559. auquel temps Henry 2. du nom, Roy
de France mourut.

Jean de Tournes luy a dedié une epistre, laquelle se voit imprimee
au commencement des sonnets de Petrarque, imprimez par luy l'an
1547. en laquelle il le louë grandement.